Observer des troubles respiratoires sur des porcelets en maternité et en post-sevrage (PS) est malheureusement courant dans de nombreux élevages. Les toux et éternuements entendus traduisent une atteinte de l’appareil respiratoire, ce qui compromet la santé et les performances de croissance des porcelets, parfois à long terme.
Il est donc important de chercher à comprendre ce qui fait tousser les porcs. Parmi les agents pathogènes qui peuvent être impliqués, on retrouve principalement Mycoplasma hyopneumoniae et le virus influenza porcin.
Focus sur les porcelets de maternité et de PS
Depuis plusieurs années, Ceva apporte une aide au diagnostic de l’influenza et du mycoplasme.
Cet article dresse un bilan des résultats obtenus entre 2020 et 2024 sur des porcelets en maternité et en PS. La plupart de ceux-ci présentaient des signes cliniques respiratoires ou étaient morts à la suite de troubles respiratoires. Les analyses ont été effectuées sur des prélèvements de mucus trachéobronchiques (Photo 1) ou sur des poumons de porcs autopsiés. La présence des génomes de l’influenza et de Mycoplasma hyopneumoniae a été recherchée par PCR. Le nombre de prélèvements soumis à analyse par élevage était variable : entre 1 et 30 prélèvements par catégorie d’âge, et jusqu’à 4 catégories d’âge investiguées par élevage.
Photo 1 : recueil du mucus trachéobronchique chez un porcelet en post-sevrage
Mycoplasma hyopneumoniae et/ou grippe détectés chez les porcelets malades dans presque 2/3 des élevages investigués !
Dans notre base de données, des investigations diagnostic ont été menées simultanément sur des porcelets de maternité et de PS dans 93 élevages (Figure 1).
Mycoplasma hyopneumoniae a été le plus fréquemment détecté : il était présent dans près de 40% des élevages investigués. Le virus influenza n’était pas loin derrière, puisqu’il est détecté dans plus de 36% des élevages.
Les coinfections avec ces 2 pathogènes sont également possibles : elle concerne plus de 1 élevage sur 8 !
Pour conclure, dans près de 2/3 des élevages investigués, soit Mycoplasma hyopneumoniae, soit du virus influenza, soit les deux germes sont mis en évidence chez des porcelets pourtant jeunes, de moins de 12 semaines de vie.
Figure 1 : proportion d'élevages investigués où Mycoplasma hyopneumoniae ou un virus influenza a été détecté sur des porcelets malades en maternité ou en post-sevrage ( 93 élevages au total)
Des infections précoces très dommageables
Pour prendre le cas des infections à Mycoplasma hyopneumoniae précoces, celles-ci peuvent survenir sur des porcelets pas encore vaccinés ou n’ayant pas encore acquis une bonne immunité post-vaccinale. Les porcelets ne sont donc pas/ sont peu protégés au moment de l’infection précoce et vont donc tomber malades.
Pour expliquer ces infections précoces plusieurs pistes sont possibles. En voici deux majeures :
- La contamination entre salles
Les deux germes se transmettent aisément par l’air. Ainsi, l’air expiré par des porcs charcutiers infectés sera chargé en particules infectantes. Si la sortie d’air d’une salle de porcs charcutiers infectés est proche de l’entrée d’air d’une salle de PS, il y un gros risque de recyclage d’air vicié entre salles ce qui peut conduire à la contamination des porcelets plus jeunes. La lutte contre le recyclage d’air vicié entre salle est donc un axe de travail en élevage.
- La transmission par la truie
Les deux germes peuvent circuler chez les truies. Durant la phase de lactation, les contacts étroits entre une truie excrétrice et sa portée peuvent conduire à la transmission de ces germes aux porcelets : on parle de contamination verticale. Réduire l’excrétion de Mycoplasma hyopneumoniae et/ou de l’influenza par les truies doit être un objectif dans les élevages.
Prenez conseil auprès de votre vétérinaire si vous pensez être concerné par ces infections précoces.
Pour aller plus loin, consulter les articles suivants :
- Comment Mycoplasma hyopneumoniae se transmet ?