La streptococcie chez le porc est une maladie causée par une bactérie Streptococcus suis (S. suis) très fréquente en élevage.
Les conséquences sanitaires et économiques de cette maladie peuvent être importantes. C’est pourquoi il est essentiel de mettre en œuvre des moyens pour la prévenir.
Illustration : photo de S. suis vu au microscope électronique (Meijerink et al. 2012)
Il s’agit d’éviter d’introduire le premier ou de nouveaux S suis pathogènes au sein de son élevage. Les voies d’entrée possibles sont les futurs reproducteurs, les visiteurs, les aérosols.
Au regard des connaissances actuelles, il est très difficile voire impossible aujourd’hui de garantir qu’un animal est indemne de S suis pathogènes. C’est pourquoi les changements d’origine de futurs reproducteurs doivent être bien réfléchis.
Un sas d’entrée opérationnel permettant de respecter la marche en avant avec séparation stricte entre la zone "professionnelle" et la zone "d’élevage" limitera le risque « visiteur ». Le quai situé hors de la zone d’élevage est une sécurité par rapport au risque « aérosol » qui peut être illustré par l’arrivée d’un camion de ramassage de truies de réforme souvent non vide.
Illustration : représentation schématique d'un SAS d'entrée (source : IFIP).
Les mesures de biosécurité interne ont pour objectif de limiter l’action des S suis pathogènes une fois présents dans l’élevage en offrant aux animaux des conditions d’accueil optimales.
Les différents éléments listés ci-dessous ont pour objectif de limiter voire supprimer tous les stress possibles, environnementaux, sociétaux, infectieux, alimentaires, qui sont autant de facteurs favorisant l’expression de S. suis.
La relecture des « 20 points de Madec » qui ont été rédigés à la suite de la crise de la MAP due au PCV2 à la fin des années 1990 est de ce point vue intéressante pour prendre en compte certaines règles de cloisonnement de population, respect des normes zootechniques et d’hygiène… (Madec JRP 1999).
Photo : vaccination d'une truie à l'aide d'un prolongateur
Cette prévention passe par la détermination des souches de S suis d’intérêt, c’est-à-dire celles responsables de la maladie qui sont isolées à partir d’animaux présentant les signes cliniques habituellement observés et mises en évidence en culture abondante.
L’isolement se fait préférentiellement à partir de sites lésionnels : système nerveux central, articulation, foie, rate, cœur.
Pour s’assurer de l’identité de S.suis responsable, l’isolement doit être répété sur plusieurs animaux sur au moins deux à trois bandes différentes. (Cf guide « Streptococcie : Les bonnes pratiques dans le cadre de prélèvements en élevage »).
Références bibliographiques