Préparation des vaccins et points clés pour une bonne vaccination.

23 janvier 2024

Article Services Qualité de vaccination

La préparation des vaccins peut paraître comme une étape anodine et basique. Pourtant veiller à la bonne température du vaccin au moment de l’injection et à l’hygiène du matériel utilisé est un principe fondamental à respecter.

De même, vacciner dans de bonnes conditions est un prérequis pour atteindre une bonne qualité de vaccination et donc une protection efficace des animaux.

 

Quels sont les points de vigilance quand on prépare ses vaccins ?


La température d’injection

La plupart des vaccins doivent être sortis du réfrigérateur pour être remis à bonne température avant injection (> 25°C). Cette température d’injection est gage de confort pour l’animal et de réduction des risques de réactions secondaires.

Dans la pratique, il s’agit de sortir les vaccins du réfrigérateur suffisamment à l’avance, soit en moyenne une demi-journée à l’avance. Ce délai étant largement suffisant, c’est le choix du lieu de réchauffement qui fait la différence. Idéalement cela sera la salle des derniers sevrés en PS. Il faut alors sortir les flacons des emballages et les mettre dans une caisse en polystyrène (isolant) à même le sol.

Votre vétérinaire pourra vous renseigner sur les vaccins qui doivent être remis à bonne température avant injection.

 

L’hygiène du matériel utilisé

Pour tous les vaccins à reconstituer, il faut respecter des règles d’hygiène comme le lavage préalable des mains et l’utilisation de matériel propre. Dans le cas des Transofix, ils doivent être neufs.

Les flacons sont à agiter doucement (ne pas créer de mousse) pour bien les homogénéiser avant injection. Il ne reste plus qu’à prendre le matériel d’injection qui aura été nettoyé et désinfecté après la dernière séance de vaccination. Il faut toujours s’assurer que tout a bien été rincé après désinfection puis séché. Des accidents sont parfois rapportés pour ne pas avoir respecté ces règles (Cf. Réussir Porc n° 261, septembre 2018 : un porcelet mort et deux autres convulsant à la suite de l’injection de résidus de désinfectant)

De même, il n’est pas rare que des flacons entamés soient conservés en élevage pour être finis lors de la prochaine séance de vaccination. C’est une pratique hors AMM pour tous les vaccins car leur stérilité n’est plus garantie après ouverture et aucun ne contient d’antiseptique pour rendre les flacons multi-ponctionnables. Le risque de contamination bactérienne du flacon entamé n’est pas une vue de l’esprit (Réussir Porc n° 261 septembre 2018 : 30 porcelets prostrés et neuf morts lors d’une séance de vaccination. Ils avaient été vaccinés avec le flacon restant de la bande d’avant).

 

Quelles sont les conditions de vaccination adaptées ?

Une séance de vaccination est un travail manuel qui demande un peu d’organisation. Cela permet que cela se passe bien pour les animaux comme pour les éleveurs.

Chaque élevage est différent bien entendu mais il convient de raisonner en termes d’ergonomie du poste de vaccination :

  • Hauteur de travail: les chariots ou ponts de vaccination permettent d’avoir les animaux à hauteur. Sinon, il faudra porter les porcelets ou les injecter dans les cases en étant courbé. Dans les deux cas, le dos est sollicité et il faut être vigilant quant à la manière de soulever les porcelets et aux postures prises.

  • Lumière suffisante pour bien distinguer le lieu d’injection.

  • Porter un casque ou des protection auditives. Au-delà du risque de perte auditive, se protéger du bruit permet à court terme de limiter la fatigue auditive et l’agacement. Cela fait partie du confort de travail.

  • Durée de séance de vaccination adaptée. Cela peut vouloir dire mobiliser plus de personnes ou fractionner la séance. En fait, on a tous tendance à surestimer nos capacités mais notre attention au travail lors d’une tache répétitive baisse avec le temps. Ce qui impacte inévitablement la qualité de vaccination.

  • Nombre de personnes affectées à la séance: il devrait être de deux au minimum, tant vacciner seul amène à prendre des risques de qualité de travail ou de santé pour l’éleveur. Le véritable objectif est de pouvoir partager suffisamment le travail et de limiter la durée de la séance. Travailler à plusieurs permet aussi de faire tourner les postes (amenée, contention, vaccination des porcelets)

  • Rythme de travail adapté pour l’éleveur comme pour les animaux. Bien entendu, le travail doit être fait et il faut donc un certain rythme. Mais une séance de vaccination doit être réalisée dans le calme et sans précipitation.

  • Matériel d’injection : des progrès ont été réalisés mais toutes les seringues ne sont pas équivalentes en termes d’ergonomie. Sachez en tester plusieurs et remonter les informations à vos fournisseurs.

Qu’est-ce qu’une durée de séance de vaccination adaptée?

Quand on travaille avec des injecteurs automatiques avec enregistrements, on note clairement des cas de décrochage de qualité de vaccination au-delà de 1h30 de vaccination. C’est donc sans doute une limite à prendre en compte.

 

Suivie des vaccinations réussies

Figure 1. : Suivi de qualité de vaccination (Injecteur Smartvac - Ceva Santé Animale).

Dans ce graphe, le pourcentage de bonne première injection correspond au pourcentage de porcelets qui n’ont pas eu besoin d’être repris pour compléter leur vaccination (l’appareil détecte automatiquement et signale à l’opérateur si toute la dose n’a pas été correctement administrée). Dans cet exemple, on voit que 95% des porcelets ont été correctement injectés pendant la première heure et demie (ligne pointillée rouge). Et qu’ensuite cela s’est très vite dégradé. Passé 2 heures de travail, on compte trois fois plus de porcelets mal injectés… (Gale et Pattison, 2018)

 

En conclusion, vacciner est souvent considéré comme un acte ingrat, laborieux qu’on veut rapidement exécuter. Pourtant, au-delà du vaccin même, de multiples facteurs peuvent influer sur la qualité de vaccination. Ils sont liés aux conditions matérielles (matériel propres, lieu de travail) et aux conditions de vaccination (rythme, nombre de personnes…). Il ne faut pas sous-estimer leur importance.

 

Références bibliographiques :  

  • Gale et Pattison 2018. Achieving effective vaccination to optimise pig herd health. Livestock, November/December, Volume 23 No 6 
  • Réussir Porc 2018. Mieux utiliser les médicaments avec la pharmacovigilance. n° 261 septembre, 58-59 


 

 

 

 

 

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