La préparation des vaccins peut paraître comme une étape anodine et basique. Pourtant veiller à la bonne température du vaccin au moment de l’injection et à l’hygiène du matériel utilisé est un principe fondamental à respecter.
De même, vacciner dans de bonnes conditions est un prérequis pour atteindre une bonne qualité de vaccination et donc une protection efficace des animaux.
La plupart des vaccins doivent être sortis du réfrigérateur pour être remis à bonne température avant injection (> 25°C). Cette température d’injection est gage de confort pour l’animal et de réduction des risques de réactions secondaires.
Dans la pratique, il s’agit de sortir les vaccins du réfrigérateur suffisamment à l’avance, soit en moyenne une demi-journée à l’avance. Ce délai étant largement suffisant, c’est le choix du lieu de réchauffement qui fait la différence. Idéalement cela sera la salle des derniers sevrés en PS. Il faut alors sortir les flacons des emballages et les mettre dans une caisse en polystyrène (isolant) à même le sol.
Votre vétérinaire pourra vous renseigner sur les vaccins qui doivent être remis à bonne température avant injection.
Pour tous les vaccins à reconstituer, il faut respecter des règles d’hygiène comme le lavage préalable des mains et l’utilisation de matériel propre. Dans le cas des Transofix, ils doivent être neufs.
Les flacons sont à agiter doucement (ne pas créer de mousse) pour bien les homogénéiser avant injection. Il ne reste plus qu’à prendre le matériel d’injection qui aura été nettoyé et désinfecté après la dernière séance de vaccination. Il faut toujours s’assurer que tout a bien été rincé après désinfection puis séché. Des accidents sont parfois rapportés pour ne pas avoir respecté ces règles (Cf. Réussir Porc n° 261, septembre 2018 : un porcelet mort et deux autres convulsant à la suite de l’injection de résidus de désinfectant)
De même, il n’est pas rare que des flacons entamés soient conservés en élevage pour être finis lors de la prochaine séance de vaccination. C’est une pratique hors AMM pour tous les vaccins car leur stérilité n’est plus garantie après ouverture et aucun ne contient d’antiseptique pour rendre les flacons multi-ponctionnables. Le risque de contamination bactérienne du flacon entamé n’est pas une vue de l’esprit (Réussir Porc n° 261 septembre 2018 : 30 porcelets prostrés et neuf morts lors d’une séance de vaccination. Ils avaient été vaccinés avec le flacon restant de la bande d’avant).
Une séance de vaccination est un travail manuel qui demande un peu d’organisation. Cela permet que cela se passe bien pour les animaux comme pour les éleveurs.
Chaque élevage est différent bien entendu mais il convient de raisonner en termes d’ergonomie du poste de vaccination :
Quand on travaille avec des injecteurs automatiques avec enregistrements, on note clairement des cas de décrochage de qualité de vaccination au-delà de 1h30 de vaccination. C’est donc sans doute une limite à prendre en compte.
Figure 1. : Suivi de qualité de vaccination (Injecteur Smartvac - Ceva Santé Animale).
Dans ce graphe, le pourcentage de bonne première injection correspond au pourcentage de porcelets qui n’ont pas eu besoin d’être repris pour compléter leur vaccination (l’appareil détecte automatiquement et signale à l’opérateur si toute la dose n’a pas été correctement administrée). Dans cet exemple, on voit que 95% des porcelets ont été correctement injectés pendant la première heure et demie (ligne pointillée rouge). Et qu’ensuite cela s’est très vite dégradé. Passé 2 heures de travail, on compte trois fois plus de porcelets mal injectés… (Gale et Pattison, 2018)
En conclusion, vacciner est souvent considéré comme un acte ingrat, laborieux qu’on veut rapidement exécuter. Pourtant, au-delà du vaccin même, de multiples facteurs peuvent influer sur la qualité de vaccination. Ils sont liés aux conditions matérielles (matériel propres, lieu de travail) et aux conditions de vaccination (rythme, nombre de personnes…). Il ne faut pas sous-estimer leur importance.
Références bibliographiques :