La coccidiose du porcelet est du à C.suis, un petit parasite qui se multiplie à l'intérieur des cellules digestives de l’intestin grêle. Ce n’est pas une maladie qui se cantonne aux élevages plein air, conduits en continu. En France, une étude épidémiologique a permis de mettre en évidence que 70% des élevages sont positifs à C.suis (Brilland et al. 2020).
.Dans les élevages conventionnels, même si les salles sont nettoyées et désinfectées entre chaque bande et qu’un vide sanitaire est opéré, ceux-ci peuvent se révéler positifs. En effet, le lien entre le niveau d’hygiène et la coccidiose clinique n’est pas clairement établi (Martineau GP, 2000).
Bien que le nettoyage haute pression des cases de mise-bas puisse réduire l’incidence de l’excrétion d’oocystes par les porcelets, il ne suffit pas à éliminer C.suis. Les détergents aideront à décomposer les graisses et détruire les biofilms.
La prévention de la coccidiose repose davantage sur l’action physique d’élimination des matières fécales contaminés que sur l’action des désinfectants car les oocystes sporulés sont résistants à la plupart des désinfectants.
Puisque l’infection se produit précocement dans la vie du porcelet, un traitement précoce est nécessaire pour limiter les signes cliniques. Auparavant, celui-ci reposait majoritairement sur l’utilisation, parfois répétée, d’antibiotiques qui avaient un effet limité. De nos jours, le recours aux traitements antiparasitaires sont largement répandus. Il a été démontré que plus la prévention est réalisée tôt, plus la réduction d’excrétion des oocystes est importante et les signes cliniques associés maîtrisés (Joachim et al. 2021).
Entre chaque bande en maternité, il est nécessaire de recourir à un nettoyage haute-pression et à l’usage de l’association détergent-désinfectant pour éliminer les biofilms. L’étape de séchage des salles avant introduction des truies de la bande suivante est elle aussi primordiale, car les oocystes résistent peu à la dessication.
Le recours à un traitement préventif doit être mis en oeuvre dans les élevages ayant un historique confirmé de coccidiose à Cystoisospora suis sur les porcelets.
Traiter précocement permet de lutter contre les éventuelles co-infections qui peuvent apparaitre dès 5j de vie (C.perfringens de type A notamment, Mengel et al. 2011).
Découvrez l'intérêt de prévenir la coccidiose avec cette courte vidéo :
Outre l’amélioration de la santé digestive du porcelet, le maintien du microbiome intestinal (Shrestha et al. 2020) et ainsi la moindre consommation d’antibiotiques, les performances de croissance sont aussi améliorées que la coccidiose soit clinique ou sub-clinique. Lorsque la coccidiose était maîtrisée en élevage, Maes et al. ont montré en 2007 une amélioration des performances de croissance de 25g (GMQ traitement-sevrage) aboutissant à un gain économique de 0.20 € / porcelet.
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COCCIDIOSE sans signe clinique évident |
COCCIDIOSE avec signes cliniques de diarrhées |
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Données internes non publiées |
Muller et al. 2020 AFMVP |
Description du cas d’élevage |
900 truies, 20 bandes, 21j -Diagnostic C.suis : 1/20 portée positive -Problématique : faible poids de sevrage -Essai contemporain à la portée : pas de traitement vs traitement injectable |
130 truies, 4 bandes, 28j - Diagnostic C.suis : 6/10 portées positives - Problématique : diarrhées - Essai contemporain randomisé suivi individuel des porcelets : pas de traitement vs traitement injectable |
Résultats techniques et cliniques de la coccidiose |
-120g à J20 70% des portées avec signes cliniques de diarrhées (vs 55% |
-460g à J21 94% des portées avec signes cliniques de diarrhées (vs 71%) |
Coût minimum estimé |
0,15€ / porcelet
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1,27€ / porcelet
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Références bibliographiques