Une majorité des porcs et une partie des reproducteurs sont désormais vaccinées contre le PCV2 dans le monde. Les vaccins contre les pathologies associées au PCV2 sont considérés dans leur globalité comme efficaces pour protéger des signes cliniques et réduire l’excrétion virale sans toutefois la supprimer.
Certaines circonstances peuvent compromettre la protection clinique apportée par un vaccin.
Joaquim Segales et Marina Sibila ont publié en 2020 un article de synthèse sur le diagnostic des maladies associées au PCV2 dans lequel ils énumèrent les raisons pouvant conduire à un apparent défaut de protection vaccinale :
A cela, peut s’ajouter une dernière raison. Des travaux réalisés dans l’unité « épidémiologie, santé et bien-être » de l’Anses ont montré que la réalisation de mélanges excessifs dégradait considérablement le bénéfice apporté par la vaccination PCV2 (Andraud et al., 2009). Donc gare aux adoptions en excès : l’Anses recommande un maximum de 15% d’adoptions en lactation. Et gare aux mélanges intra et inter bandes, forcément impactants!
Généralement, la vaccination des porcelets contre le PCV2 est effectuée entre 3 et 5 semaines de vie et l’immunité vaccinale sera donc acquise entre 5 et 8 semaines de vie. C’est donc une véritable course contre la montre qui se joue pour mettre en place une immunité post-vaccinale avant que le porcelet ne soit exposé à l’infection par le PCV2.
D’où cette question : en France, les infections PCV2 que l'on peut qualifier de précoce, c’est-à-dire avant 8 semaines de vie, sont-elles fréquentes ?
Pour répondre à cette question, une étude rétrospective a été conduite à partir des résultats d’analyses provenant de porcelets de moins de 9 semaines d’âge dans le cadre de démarche de diagnostic vétérinaire entre 2019 et 2023 (Jardin et al, 2023).
Les élevages investigués (N=56) faisaient face à des problèmes sanitaires (dépérissement, défaut de performances, troubles respiratoires…) et l’implication du PCV2 était suspectée malgré une vaccination des porcelets contre le PCV2 mise en place dans 91% de ces élevages.
Dans cette étude, 28,5% des élevages présentaient des porcelets de moins de 9 semaines d’âge infectés par le PCV2 (Figure 1) : plus d’un élevage sur 4 était donc concerné par une infection précoce PCV2 pouvant compromettre la protection vaccinale !
Figure 1 : proportion des élevages investigués ayant des porcelets de moins de 9 semaines d’âge infectés par PCV2 – source Ceva Santé Animale
Pour se prémunir des infections PCV2 précoces résultant souvent d’une transmission de la truie à ses porcelets, la vaccination régulière de l’ensemble des reproducteurs vis-à-vis du PCV2 apparaît comme une mesure préventive pertinente. Pour cela, demandez conseil à votre vétérinaire. saura vous orienter vers le protocole de prévention adapté à votre élevage.
Références :