La dysenterie porcine est une maladie gastro-intestinale qui touche principalement les porcs en phase de croissance et d’engraissement. Bien qu’elle ne soit pas souvent évoquée en France, plusieurs exploitations ont dû y faire face ces dernières années. En raison de la forte morbidité et mortalité qu’elle engendre, elle a des conséquences économiques importantes d’où l’importance de mettre en place des mesures de prévention efficace.
La priorité est d’éviter que l’élevage se contamine. Dans ce sens, les règles de biosécurité externe sont extrêmement importantes.
Comme nous l’avons vu précédemment, B hyo a une grande capacité de survie dans le milieu extérieur. Le nettoyage et la désinfection des salles et lieux de circulation des animaux doivent être effectués de manière systématique et avec rigueur. L’entrée dans les cases potentiellement contaminées sans précaution fait courir le risque d’une dissémination de la bactérie par l’intermédiaire des chaussures souillées. La lutte contre les rongeurs doit être une priorité et être confiée à un spécialiste.
B hyo est sensible à certains antibiotiques. Toutefois, des phénomènes d’antibiorésistance sont rapidement observés après la mise en œuvre de traitements (Hampson, 2019).
A ce jour, aucun vaccin commercial n’est disponible.
Aujourd’hui en France, une prévention vaccinale peut être mise en œuvre dans des conditions particulières, sous contrôle du vétérinaire en charge du suivi de l’élevage infecté et à partir de la souche isolée dans l’élevage. Compte tenu de la pathologie qui frappe principalement les porcs en engraissement, dans un premier temps, la vaccination des porcs en croissance est privilégiée à partir de vaccins contenant la bactérie entière inactivée.
Quand on pense contrôle, on pense parfois éradication. Tous les succès d’éradication ont été enregistrés dans les élevages où une dépopulation a été menée, au moins partiellement accompagnée de mesures de biosécurité rigoureuses (Neirynck, 2020).
La dysenterie est une maladie à l’Impact économique lourd car elle touche principalement les porcs en engraissement et entraîne une augmentation de la mortalité, de l’indice de consommation ainsi qu’une dégradation du GMQ. A ces pertes s’ajoutent également les coûts des traitements antibiotiques importants. Une enquête menée dans 14 élevages cliniquement atteint par la dysenterie montre un impact de +0,11 point d’ICG, -16g de GMQ SV et +3% de pertes en engraissement. Sur la base de ces éléments il est possible d’estimer le coût de la pathologie hors traitement antiinfectieux à 25€ par porc au premier trimestre 2024 !
Références bibliographiques
Willem Neirynck, Filip Boyen, Ilias Chantziaras, Tamara Vandersmissen, Philip Vyt, Freddy Haesebrouck, Jeroen Dewulf and Dominiek Maes. Porcine Health Management (2020) 6:27 https://doi.org/10.1186/s40813-020-00162-2
David J. Hampson, Kittitat Lugsomya, Tom La, Nyree Dale Phillips, Darren J. Trott, Sam Abraham. Antimicrobial resistance in Brachyspira – An increasing problem for disease control, Veterinary Microbiology 229 (2019) 59–71