La diarrhée néonatale est une maladie multifactorielle où des facteurs non infectieux interviennent régulièrement. Aussi, le juste diagnostic des agents pathogènes en cause est nécessaire pour adapter le protocole de prévention. De même, les mesures thérapeutiques envisagées ne sont qu’un complément aux mesures zootechniques - hygiéniques et alimentaires à mettre en œuvre.
Le raclage régulier des fèces derrière les truies, le lavage à l’eau chaude, l’utilisation à la concentration recommandée des détergents et désinfectants dilués sont les b.a.-ba à respecter pour limiter les diarrhées néonatales ainsi que leur transmission.
Plusieurs vaccins anti colibacillaires et anti clostridiaux existent sur le marché. Par l’immunisation active des cochettes et des truies reproductrices, les porcelets nouveau-nés sont protégés, après ingestion suffisante de colostrum, contre la diarrhée néonatale causée par les Escherichia coli ETEC et contre les différentes formes d’entérites causées par Clostridium perfringens de type A ou de type C.
Contre certaines autres bactéries, telles que Enterococcus hirae, à ce jour seules des solutions “auto-vaccinales” existent.
En combinaison avec d’autres mesures, visant à réduire le risque d’infection et augmenter l’immunité générale, ces solutions vaccinales se révèlent efficaces pour limiter le nombre de porcelets atteints de diarrhées, leur gravité et les traitements thérapeutiques engendrés.
Un élément primordial à prendre en compte pour prévenir les diarrhées néonatales est l'absorption, par le porcelet, d'une quantité suffisante du colostrum : 150g et respectivement 250g sont nécessaires pour couvrir les besoins immunitaires et énergétiques du nouveau-né. Celle-ci doit donc être favorisée par des circonstances optimales telles que le séchage des porcelets, une température idéale du nid pendant les premiers jours, variant entre 34 à 40 °C sur une surface pleine. Il est également important d'éviter les courants d’air et les sols humides et de veiller à la mise à la mamelle rapide de tous les porcelets.
Limiter l’incidence des diarrhées en maternité permet d’optimiser le microbiote digestif ainsi que le poids de sevrage des porcelets. Ceux-ci seront plus à-même de résister au stress du sevrage et au démarrage du post-sevrage tout en limitant le recours aux traitements médicamenteux.
Par exemple, dans cet essai mené dans un élevage sans vaccination colibacillaire, la mise en place de la vaccination contre C.Perfringens de type A, a permis d’améliorer le poids de sevrage de 400g et de gagner 3.7 points de taux de pertes sur nés-vifs. (Source : publication Réussir Porc N°248)