Clostridium perfringens de type A (CpA) est une bactérie de grande taille, anaérobie qui se multiplie très rapidement et qui sporule en cas d’environnement stressant. C’est l’agent pathogène le plus fréquemment impliqué dans les diarrhées des porcelets nouveau-nés en maternité.
Pour comprendre le mécanisme d’action de CpA, il est important de s’intéresser à sa capacité à produire des toxines.
En effet, la toxicité du Clostridium repose sur la synergie d’action des deux toxines qu’elle produit : la toxine β2 permettrait la formation de pores dans les cellules digestives, ce qui favoriserait l’entrée de la toxine α, capable de tuer ces cellules.
En découle une destruction de la muqueuse digestive, des signes de diarrhées et une malabsorption des nutriments ingérés.
Pour répondre à cette question, une étude portant sur plus de 1300 souches de C. perfringens a été menée. Au total, plus de 93% % des souches de CpA étudiées présentaient le gène de la toxine β2 et de la toxine α (Springer et al. 2012).
Ainsi la grande majorité des souches de CpA sécrètent ces 2 toxines.
Un essai contemporain, de vaccination contre les toxines α et β2 de CpA, a été mené dans un élevage naisseur d’environ 2000 truies. Seul C. perfringens de type A était impliqué dans la problématique de diarrhées en maternité. Dans cette étude, 16 cochettes ont été vaccinées à 5 et 2 semaines avant la MB et 18 cochettes ont reçu une injection de sérum physiologique pour constituer le groupe témoin.
L’incidence des diarrhées a été mesurée de façon quotidienne durant la première semaine de vie sur les porcelets des deux groupes (217 vs 257) jusqu’au sevrage.
Figure 1 : Pourcentage de porcelets présentant des signes de diarrhées au cours de l’essai (p < 0.05)
* Différence significative dans le pourcentage de porcelets entre le groupe vacciné et le groupe contrôle.
Les résultats ont été “sans appel” : la vaccination des truies vis-à-vis du Clostridium Perfringens de type A a permis de réduire significativement l’incidence des diarrhées de J2 à J5 quasiment par 2.
Références bibliographiques