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Evolution du marché porcin mondial d’ici à 2031

Rédigé par Nathalie Capdevielle | 27 sept. 2022 10:01:44

Dans un rapport semestriel sur les marchés alimentaires mondiaux paru en juin 2022, la FAO annonce que le marché mondial du porc devrait connaître une augmentation de la production en 2022 de l’ordre de 2,5% par rapport à l’année 2021, soit un total de 125,6 millions de tonnes (Mt) en plus.

L’augmentation serait due essentiellement à une progression de la production porcine chinoise, de l’ordre de 8% (58 Mt en plus) par rapport à 2021. Elle dépasserait ainsi son niveau de production d’avant l’épidémie de peste porcine africaine (PPA).

A l’inverse, d’autres pays devraient voir leur production diminuer; c’est le cas notamment de la plupart des pays de l’UE et les Etats-Unis, fortement pénalisés par la hausse des prix de l’aliment.

Pour en savoir plus : Porc : comment évolue le marché mondial en 2022 selon la FAO ? | Les Marchés (reussir.fr)

 

Après 2022, une production qui progresse toujours

 

Dans la continuité, la FAO estime dans un rapport conjoint avec l’OCDE sur les perspectives agricoles que la production mondiale de porc devrait augmenter de 17 % d’ici à 2031, par rapport à la période de référence 2019-21, relativement basse car marquée par la PPA (cf Graphique 1.23).

 

Ainsi, le porc contribuera pour 38 % à la croissance de la production mondiale de viande. Les projections partent de l’hypothèse que le secteur se sera remis de la PPA d’ici à 2023, de sorte que la quasi-totalité de la croissance prévue se produira dès les premières années de la décennie à venir.

 

L’Asie comme principale région porteuse de la croissance

La majeure partie de l’augmentation de la production de viande de porc devrait trouver son origine en Chine dès 2023, ainsi qu’aux Philippines et au Vietnam, où la production devrait effacer dans les 2-3 prochaines années les pertes subies à la suite de la flambée de PPA.

Ceci grâce notamment à :

  • une plus grande spécialisation du secteur,
  • l’adoption de mesures de biosécurité,
  • une politique de surveillance sanitaire et de prévention vis-à-vis de la PPA
  • la conversion de petits élevages familiaux en plus grands ateliers gérés par des entreprises privées.

Ainsi, Le Vietnam, dont la production est affectée par la PPA depuis 2019, devrait retrouver ses niveaux de 2019 d’ici à 2023 et continuer d’augmenter pendant toute la période de projection pour devenir le sixième plus grand producteur de viande porcine juste derrière le Brésil et la Russie.

 

Une baisse de production dans l’Union Européenne

A l’inverse, l’Union européenne devrait voir sa production diminuer au cours de la prochaine décennie. Ceci en raison d’un durcissement des réglementations relatives à la protection de l’environnement et au bien-être animal qui devraient accroître les coûts de production, alors que parallèlement les préoccupations en matière de santé publique et de durabilité limiteront la demande. De plus, le recul des importations chinoises pèsera négativement sur les perspectives de débouchés pour les pays européens.

Ainsi, la FAO prévoit pour la production porcine comme pour les autres productions de viande, un déclin de la production dans l’Union européenne et une plus grande dispersion de la production entre les régions et en particulier dans les pays en voie de développement (Cf Graphique 6.4).

 


 

Quant au Brésil et aux États-Unis, ils devraient également connaître une moindre production au début de la période de projection compte tenu du repli des importations chinoises et des coûts élevés de l’alimentation animale. Toutefois ils resteront des acteurs majeurs sur le marché grâce à leur solide position concurrentielle sur les marchés mondiaux.

 

Une consommation de viande porcine toujours en hausse

 

La FAO et l’OCDE estiment dans leur rapport que la consommation mondiale de viande porcine devrait augmenter au cours des dix prochaines années pour s'établir à 129 Mt et représenter un tiers de la hausse totale de la consommation de viande.

Le porc restera la viande la plus consommée dans l’Union européenne au cours de la prochaine décennie, même si les chiffres par habitant resteront stables du fait de l’évolution de l’alimentation, les consommateurs plébiscitant la volaille, moins chère et considérée comme une viande plus saine (Cf Graphique 6.3).

 

 

Dans la plupart des pays d’Amérique latine, le porc et la volaille se sont imposés pour répondre à la demande croissante de viande de la classe moyenne compte tenu de leurs prix relatifs avantageux. En Asie, la consommation par habitant devrait aussi augmenter dans plusieurs pays asiatiques où la viande de porc fait partie de l’alimentation traditionnelle, comme la Corée et le Vietnam.

Pour en savoir plus, consulter le rapport : Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO | OECD iLibrary (oecd-ilibrary.org)